Le spectacle

Carmen est dans toutes les têtes. Œuvre emblématique de l’opéra français, véritable machine à tubes mais aussi manifestation du génie orchestral de son compositeur, Carmen est un temple où le plaisir est immédiat.
Ici, les artistes s’en emparent comme en famille ou entre amis, en format de chambre, et avec l’énergie et l’ivresse du plateau de théâtre. Notre projet : restituer à un objet familier une partie de son originalité, regarder comment, par ce processus de création et à travers un langage musical d’apparence facile d’accès, l’œuvre peut nous parler de ce qui nous est —encore, à jamais— étranger.

Elle est dans toutes les têtes. Qui est Carmen ? Qui aime Carmen ? Il n’y a
pas de réponse et il ne faut pas en chercher. Paradoxe ? Héroïne devenue universelle, elle incarne aussi pour chacun et chacune l’étrangeté de la marge, l’autre plus libre et différent.
De là viendra après la joie, les doutes, les rires, la tragédie. Mais ce n’est pas le récit d’un événement tragique qui est passé, c’est une invitation à transformer l’avenir et à faire que la tragédie — « elle le quitte, il la tue » — n’advienne
plus. Voilà, aujourd’hui, l’ambition de Carmen : une femme se libère des représentations, et sa manière d’aimer des conventions. Pouvoir dire en fin de compte que « Tu n’es pas seule » Carmen.

"Pour monter et réécrire Carmen, je suis parti du principe qu’il ne m’incombait pas à moi, jeune metteur en scène, de sauver Carmen. Je fais le pari que la liberté en scène de Carmen — directement celle de qui la joue, de qui la chante, Claire Péron, mais aussi la liberté incarnée dans la Carmen de papier, sur la partition, indéfinissable, irréductible qui va renaître chaque soir et non réellement mourir — peut et doit tout mettre en mouvement chez nous toutes et tous. J’ai voulu me placer dans un monde absolument favorable à cette Carmen, un monde idéal et hors de la morale, un peu à la manière d’Alain Guiraudie au cinéma. Ce que j’ai pu mettre en scène, en revanche, c’est ce qui attaque Carmen, ce qui l’enserre, l’efface, comme par exemple l’obsession que déchaîne pour elle un homme. Mais aussi, dans une sorte de confession personnelle qui raconte la première fois que je suis allé à l’opéra guidé par le garçon dont j’étais amoureux, j’ai voulu livrer à travers le personnage du Destin, joué par le danseur contemporain Marius Barthaux, une philosophie doublant celle de Carmen qui prend la forme d’une autre liberté amoureuse et qui viendra dialoguer doucement avec et contre la sienne. Autrement dit, je n’ai pas voulu reproduire dans ma mise en scène ce qui arrive à Don José, je n’ai pas voulu tomber dans l’obsession de Carmen, mais plutôt savoir à distance la regarder, l’écouter, être son ami, être son allié. "
Antoine Thiollier

Vidéo

Les dates

3&4 juin 2022 — Théâtre du Beauvaisis, scène nationale de l’Oise – 2 représentations
8 juin 2022 — La Barcarolle (Saint-Omer) | Biennale Là-Haut – 2 représentations
3 & 4 octobre 2022 — Malraux scène nationale de Chambéry – 3 représentations
11-12 octobre 2022 — Le Dôme Théâtre d’Albertville – 3 représentations
30 juin 2023 — Estivales de Savoie — Chambéry — 1 représentation
2 mai 2024 — Aix-les-bains — Théâtre du Casino — 1 représentation
6 et 7 juin 2024 — Le Phénix, SN de Valenciennes - 2 représentations